Le camp de l'opposant malgache Andry Rajoelina a appelé, samedi 28 février, à une grève générale nationale à compter de lundi, devant environ 5 000 partisans réunis sur la place du 13 Mai, au coeur d'Antananarivo. "Malgré les difficultés, nous sommes toujours prêts à nous relever. Lundi, ce sera la grève générale", a lancé à la tribune le maire destitué de la capitale, estimant que le président malgache Marc Ravalomanana n'était "plus digne de gouverner le pays".
"Il faut que tout le pays soit bloqué pendant quelques jours. Il faut faire des sacrifices, il faut que nous soyons entendus à travers le monde et que tout le monde comprenne que Ravalomanana est un criminel", précise Roland Ratsiraka, le neveu de l'ancien président, Didier Ratsiraka.
Aucune force de l'ordre n'était visible sur la place dont l'un des accès avait été coupé à la circulation par des bennes à ordures installées par les "pro-TGV", le surnom donné à M. Rajoelina par ses partisans. La foule, moins nombreuse que lors de précédents rassemblements organisés au même endroit un samedi, s'est dispersée dans le calme.
Ce rassemblement intervient trois jours après l'annonce, par M. Rajoelina, de la rupture des discussions de sortie de crise avec M. Ravalomanana. Cependant le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des affaires politiques, Haïlé Menkerios, a affirmé vendredi à Antananarivo que M. Rajoelina avait "re-confirmé son engagement à poursuivre les négociations". "Bien sûr, il a ses idées sur comment cela doit se faire. Ce n'est pas à nous de décider", avait ajouté M. Menkerios. Au total, une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé la crise politique née du conflit entre le président Ravalomanana et le maire d'Antananarivo qui a depuis été destitué de ses fonctions par les autorités.