Outre-mer : Yves Jégo veut "remettre le système à plat"
Jean Leymarie - 09:17
Invité ce matin de France Info, le secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer s’est expliqué sur ce qu’il considère comme le "problème majeur" dans cette crise, celui de la concurrence.
“Il y a un vrai problème de concurrence outre-mer, sur le prix de l’essence, ce n’est pas très clair, sur les marchés de la grande distribution, sur le prix des télécommunications…C’est un problème majeur...” a t-il expliqué sans se prononcer sur le degré de responsabilité des différentes parties en présence : “Qui est responsable ? Si je le savais, je le pointerais du doigt à votre micro. Je vais demander à l’autorité de la concurrence de faire ce travail. Ce n’est pas à un ministre de mener des enquêtes...L’autorité de la concurrence va faire ce travail d’expertise, de démontage des systèmes et éventuellement de sanctions...”
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Sur la gestion de la crise, Yves Jégo veut bien esquisser un mea-culpa : “Quand il y a vingt-cinq jours de blocage, il faut se dire que chacun a commis des erreurs...” mais il refuse de se dire isolé : “Ce n’est pas parce que le président de la République ne s’exprime pas qu’il ne soutient pas son secrétaire d’Etat...”
L’interview, version audio :
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L'économie mondiale s'enfonce dans la récession
LEMONDE.FR | 13.02.09 | 16h52 • Mis à jour le 13.02.09 | 16h52
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Les avocats d'Yvan Colonna demanderont dès lundi à la cour d'assises spéciale de Paris un supplément d'information susceptible de provoquer le renvoi du procès en appel, au lendemain des révélations laissant entendre que deux suspects de l'assassinat du préfet Erignac seraient encore en liberté.
"Nous allons demander un supplément d'information pour qu'on puisse procéder à des vérifications", a déclaré samedi Me Patrick Maisonneuve. "On verra ce que la cour dit mais s'il y a supplément d'information, le procès risque d'être renvoyé", a-t-il ajouté.
Un témoin au procès en appel d’Yvan Colonna, commissaire de police en détachement qui fut haut fonctionnaire en Corse, a affirmé vendredi soir que deux hommes soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat du préfet Erignac en 1998 étaient «peut-être» en liberté.
«Il y a peut-être deux hommes dans la nature qui ont participé à l’assassinat du préfet (…) Ca m’est insupportable», a déclaré Didier Vinolas, ancien secrétaire général de Claude Erignac à la préfecture d’Ajaccio, se présentant aujourd’hui comme «directeur de projet» à la Ville de Paris.
M. Vinolas a affirmé tenir ces «deux noms» --qu’il a refusé de révéler-- d’un mystérieux informateur depuis septembre 2002, et les avoir transmis quelques jours plus tard au procureur Yves Bot, qui s’apprêtait alors à prendre la tête du parquet de Paris avant de devenir en 2005 procureur général.
L’informateur, qu’il a baptisé «X», «une personne tout à fait respectable», a ajouté M. Vinolas, lui a présenté les deux hommes «comme faisant partie de la sphère» à l’origine de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella (Corse-du-Sud) en septembre 1997, une des premières actions revendiquées par le groupe nationaliste dit des «anonymes».
Puisque l’assassinat du préfet le 6 février 1998 a aussi été signé de ce groupe (qui s’est servi d’une arme volée à Pietrosella), «je me dis qu’il y a peut-être d’autres personnes ayant participé à l’assassinat» qui n’ont jamais été arrêtés, a poursuivi le commissaire divisionnaire en détachement.
Déjà témoin au premier procès de Colonna fin 2007, il n’avait jamais évoqué cette hypothèse, mais s’est décidé à en parler en appel pour «aider les magistrats à forger leur intime conviction», a-t-il ajouté, parlant aussi du «risque de laisser condamner innocent».
«C’est le premier fait extraordinaire de cette audience», a déclaré Me Gilles Siméoni, un des avocats d’Yvan Colonna, après la déposition de M. Vinolas.
Six membres des «anonymes», condamnés en 2003, sont sous les verrous. Yvan Colonna, rejugé depuis lundi par une cour d’assises spéciale à Paris, serait le septième d’après l’accusation qui s’appuie sur les dénonciations de quatre des six conjurés en 1999. Ceux-ci s’étaient ensuite rétractés faisant valoir des «pressions» policières. Colonna n’a cessé de clamer son innocence.
Le berger de Cargèse, arrêté en juillet 2003 après quatre années de cavale, a été condamné le 13 décembre 2007 en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité, reconnu coupable d’avoir participé à l’assassinat du préfet et à l’attaque de Pietrosella.
Didier Vinolas «a communiqué à Yves Bot, au parquet général de Paris, à un certain nombre d’autorités politiques et policières, des informations déterminantes pour la recherche de la vérité (…) tendant à innocenter Colonna, qui ont été escamotées», a protesté Me Siméoni. Il a laissé entendre que les cinq avocats de Colonna pourraient demander rapidement de nouvelles auditions.
Dans sa déposition, l’ancien collaborateur de Claude Erignac a déclaré que l’ex sous-préfet de Corte Jacques Nodin détenait depuis 2001 des informations nouvelles sur Pietrosella. «Il souhaiterait être entendu», a-t-il précisé.
Il a dit avoir aussi transmis les noms de deux suspects en février 2004 à Christian Lambert, ancien chef du RAID (à l’origine de l’arrestation de Colonna) et plus récemment à Charles-Antoine Erignac, le fils du préfet.
«Je suis totalement stupéfait», a commenté Me Philippe Lemaire, avocat de la veuve et deux enfants Erignac. «Pourquoi dire ça aujourd’hui, dix ans après?», a demandé l’un des avocats généraux, Christophe Teissier.