Wednesday, March 19, 2008

Léo....Léo....Léo....Te Quiero


Je suis d'un autre pays que le vôtre, d'une autre quartier, d'une autre solitude.
Je m'invente aujourd'hui des chemins de traverse. Je ne suis plus de chez vous.
J'attends des mutants. Biologiquement je m'arrange avec l'idée que je me fais de la biologie: je pisse, j'éjacule, je pleure. Il est de toute première instance que nous façonnions nos idées comme s'il s'agissait d'objets manufacturés.
Je suis prêt à vous procurer les moules. Mais...

la solitude...

Les moules sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin. Si vous n'avez pas, dès ce jour, le sentiment relatif de votre durée, il est inutile de vous transmettre, il est inutile de regarder devant vous car devant c'est derrière, la nuit c'est le jour. Et...

la solitude...

Il est de toute première instance que les laveries automatiques, au coin des rues, soient aussi imperturbables que les feux d'arrêt ou de voie libre. Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n'est qu'une dépendance de l'ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau. Et pourtant...

la solitude...

Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus " les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience. Mais...

la solitude...

Le Code civil nous en parlerons plus tard. Pour le moment, je voudrais codifier l'incodifiable. Je voudrais mesurer vos danaïdes démocraties.
Je voudrais m'insérer dans le vide absolu et devenir le non-dit, le non-avenu, le non-vierge par manque de lucidité. La lucidité se tient dans mon froc.


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Chanson:

Misère

(Coluche )



- De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bénichou et Marie Grospierre : Misère...
- Euh, Misère est le nom, euh, qu'un type a donné à son chien, parce qu'il est comme lui, Il l'a trouvé dans la rue si vous voulez et que, euh, il est comme lui alors il le comprend, parce que comme il est dans la rue aussi, euh... il le comprend...

- Je me comprends, je me comprends.
- Des fois on a plus de contacts avec un chien pauvre qu'avec un homme riche.
- Paf, dans la gueule, ils en prennent plein la gueule, ils s'en rendent même pas compte.
- Je vais me tirer. Là-dedans il fait chaud.




- De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bé nichou et Marie Grospierre : Misère.
- Euh, je vous le dis tout de suite, ma chanson, elle passe pas à la radio et vous la verrez pas à la télévision non plus, hein!
- Je vous le dis tout de suite, mais elle s'en fout, elle a quelque chose à dire!
- C'est pas comme les chansons qu'on voit à la radio et qu'on entend à la
télévision, hein.
- D'ailleurs que c'est comme ça qu'on les reconnaît celles qui peuvent passer à la télévision hein.
- C'est parce qu'elles ont rien à dire.

- Paf! Ah dis donc, qu'est-ce que j'leur mets dans la gueule, hein.
- Ils chantent des conneries, des conneries, des conneries...
- Je m'excuse, mais merde.

- Mais j'm'excuse hein!
- Alors tout ça, la chanson est une industrie parce qu'une poignée d'imbéciles a réussi à être moins conne que le reste! Y'a de quoi se vanter, j'vous jure.
- Je m'excuse, mais merde.

- Je m'excuse. Tout ça pour du fric, du fric, voilà.
- Et pour manger du caviar à la louche. C'qui faut être snob hein.

- Entre nous...C'est pas meilleur à la louche.




-De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bénichou et Marie Grospierre : Misère


Misère, misère


- Quoi ??? Qu'est-ce qu'il y a ???

- De toute façon ça va pas durer, hein.

- ça va être interdit la vente forcée comme ils font là. Parce que si on vous passe des conneries, des conneries toute la journée, vous finissez par les acheter, hein.

- Vous n'êtes pas raisonnables non plus.
- Quand on pense qu'il suffirait que les gens ne les achètent plus pour que ça ne se vendent pas.
- Hé... de toute façon ça va changer le métier! Parce que y a pas que dans la chanson que c'est comme ça.
- Dans le cinéma c'est pareil.

- Moi ,j'ai un copain il fait un court métrage sur les chiens d'aveugle. Eh ben, les producteurs en voulaient pas sous prétexte que les aveugles vont pas au cinéma.

- Merde alors!
- Il était très bien son film, hein.

- Moi j'l'ai vu.

- Moi ça m'intéresse pas je suis ni chien ni aveugle mais quand même! Il était très bien.

- Alors maintenant si les gens ne s'intéressent plus aux choses qui intéressent pas les gens sous prétexte que ça les intéressent pas.

- Où on va alors ???
- Quelle misère!




- De Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean sur une musique de Pierre Bénichou et Marie Grospierre : Misère...






Misère, misère!
C'est toujours sur les pauvres gens
Que tu t'acharnes obstinément
Misère, misère
ça sera donc toujours les salauds qui nous bouff'ront
L'caviar sur l'dos
Misère, misère!
Tu te fais l'ennemie des petits
Tu te fais l'alliée des pourris
L'argent ne fait pas le bonheur des pauvres
Ce qui est la moindre des choses
Convenons-en
Convenons-en
Misère, misère!
Peut-être qu'un jour ton président
Sentant monter notre colère
Misère, misère!
Devant les peuples sans frontières
Alors il s'en mordra les dents
Misère, misère!
Tu repartiras d'où tu viens
En emportant tous tes chagrins
Et j'te..
L'argent fera bien le bonheur des pauvres
C'qui sera la moindre des choses
Convenons-en
Convenons-en!


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Léo Ferré et basta!! extract
Madame Lechose, un peu blonde, un peu... Je la regardais, des fois, en chantant, juste en face de moi, qui n'en perdait pas une, de ses fiches, et le whisky tant, et le gin-fizz tant, et le citron pressé tant... Et mon citron pressé?
La Mère Lechose, un peu blonde, un peu grasse, toujours à l'heure, comme les vrais artistes, ceux qui travaillent, et comme ceux qui font travailler les artistes. Je faisais la salle.
Jamais les clients. Arkel, mon chien, venait me chercher après le Flamenco de Paris. C'est tout ce que j'ai eu de vraiment espagnol à ce moment-là. Ce devait être un chien exilé.
/........./
68 68 68 68 68

Il y a des chiffres qui me font mal à mon dicteur. 68... Il s'en fout mon dicteur, il le connaît ce chiffre. Il l'a fait, comme on fait une partie de cartes. Les cartes, aujourd'hui, sont mêlées. Il n'y a plus rien qu'une certaine forme de dictature sentimentale qui vous arrange et qui vous endort pendant que les Autres veillent.
Vous êtes vraiment des cons et des malheureux. Ou bien alors, crève, paysan, crève et passe de l'autre côté de la rue, avec tes dieux, avec tes maîtres, avec tes pantoufles et tes clopes...

68 68 68 68 Madame la Misère... Misère c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois pattes... Ton style, c'est ton cul, et oui... quand il a du style ! Ça ne dure pas longtemps. Un cul, ça se cache un jour ou l'autre. Plutôt un jour que l'autre.
Quelle connerie !

Ni dieu, ni maître, ni toi, ni eux, ni cul, ni rien et Basta!

68 / 73 NON STOP