Sunday, April 19, 2009




LETTRE

A M. FÉLIX FAURE

Président de la République

Monsieur le Président,

Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse jusqu'ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ?
Vous êtes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant dans l'apothéose de cette fête patriotique que l'alliance russe a été pour la France, et vous vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition universelle, qui couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur votre nom -- j'allais dire sur votre règne -- que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre, d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet suprême à toute vérité, à toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire écrira que c'est sous votre présidence qu'un tel crime social a pu être commis.
Puisqu'ils ont osé, j'oserai aussi, moi. La vérité, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, régulièrement saisie, ne la faisait pas, pleine et entière. Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.
Et c'est à vous, monsieur le Président, que je la crierai, cette vérité, de toute la force de ma révolte d'honnête homme Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et à qui donc dénoncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est à vous, le premier magistrat du pays ?

La vérité d'abord sur le procès et sur la condamnation de Dreyfus.
Un homme néfaste a tout mené, a tout fait, c'est le colonel du Paty de Clam, alors simple commandant. Il est l'affaire Dreyfus tout entière, on ne la connaîtra que lorsqu'une enquête loyale aura établi nettement ses actes et ses responsabilités. Il apparaît comme l'esprit le plus fumeux, le plus compliqué, hanté d'intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers volés, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits déserts, les femmes mystérieuses qui colportent, de nuit, des preuves accablantes. C'est lui qui imagina de dicter le bordereau à Dreyfus ; c'est lui qui rêva de l'étudier dans une pièce entièrement revêtue de glaces ; c'est lui que le commandant Forzinetti nous représente armé d'une lanterne sourde, voulant se faire introduire près de l'accusé endormi, pour projeter sur son visage un brusque flot de lumière et surprendre ainsi son crime, dans l'émoi du réveil. Et je n'ai pas à tout dire, qu'on cherche, on trouvera. Je déclare simplement que le commandant du Paty de Clam, chargé d'instruire l'affaire Dreyfus, comme officier judiciaire, est, dans l'ordre des dates et des responsabilités, le premier coupable de l'effroyable erreur judiciaire qui a été commise.
Le bordereau était depuis quelque temps déjà entre les mains du colonel Sandherr, directeur du bureau des renseignements, mort depuis de paralysie générale. Des « fuites » avaient lieu, des papiers disparaissaient comme il en disparaît aujourd'hui encore ; et l'auteur du bordereau était recherché, lorsqu'un a priori se fit peu à peu que cet auteur ne pouvait être qu'un officier de l'état-major, et un officier d'artillerie : double erreur manifeste, qui montre assez quel esprit superficiel on avait étudié ce bordereau, car un examen raisonné démontre qu'il ne pouvait s'agir que d'un officier de troupe. On cherchait donc dans la maison, on examinait les écritures, c'était comme une affaire de famille, un traître à surprendre dans les bureaux mêmes, pour l'en expulser. Et, sans que je veuille refaire ici une histoire connue en partie, le commandant du Paty de Clam entre en scène, dès qu'un premier soupçon tombe sur Dreyfus : A partir de ce moment, c'est lui qui a invente Dreyfus, l'affaire devient son affaire, il se fait fort de confondre le traître, de l'amener à des aveux complets. Il y a bien le ministre de la guerre, le général Mercier, dont l'intelligence semble médiocre ; il y a bien le chef de l'état-major, le général de Boisdeffre, qui parait avoir cédé à sa passion cléricale, et le sous-chef de l'état-major. le général Gonse, dont la conscience a pu s'accommoder de beaucoup de choses. Mais, au fond, il n'y a d'abord que le commandant du Paty de Clam, qui les mène tous, qui les hypnotise, car il s'occupe aussi de spiritisme, d'occultisme, il converse avec les esprits. On ne croira jamais les expériences auxquelles il a soumis le malheureux Dreyfus, les pièges dans lesquels il a voulu le faire tomber, les enquêtes folles, les imaginations monstrueuses, toute une démence torturante.

Ah ! cette première affaire, elle est un cauchemar, pour qui la connaît dans ses détails vrais ! Le commandant du Paty de Clam arrête Dreyfus, le met au secret. Il court chez madame Dreyfus, la terrorise, lui dit que, si elle parle, son mari est perdu. Pendant ce temps, le malheureux s'arrachait la chair, hurlait son innocence. Et l'instruction a été faite ainsi, comme dans une chronique du quinzième siècle, au milieu du mystère, avec une complication d'expédients farouches, tout cela basé sur une seule charge enfantine, ce bordereau imbécile, qui n'était pas seulement une trahison vulgaire, qui était aussi la plus impudente des escroqueries, car les fameux secrets livrés se trouvaient presque tous sans valeur. Si j'insiste, c'est que l'œuf est ici, d'où va sortir plus tard le vrai crime, l'épouvantable déni de justice dont la France est malade. Je voudrais faire toucher du doigt comment l'erreur judiciaire a pu être possible, comment elle est née des machinations du commandant du Paty de Clam, comment le général Mercier, les généraux de Boisdeffre et Gonse ont pu s'y laisser prendre, engager peu à peu leur responsabilité dans cette erreur, qu'ils ont cru devoir, plus tard, imposer comme la vérité sainte, une vérité qui ne se discute même pas. Au début, il n'y a donc de leur part que de l'incurie et de l'inintelligence. Tout au plus, les sent-on céder aux passions religieuses du milieu et aux préjugés de l'esprit de corps. Ils ont laissé faire la sottise.
Mais voici Dreyfus devant le conseil de guerre. Le huis clos le plus absolu est exigé. Un traître aurait ouvert la frontière à l'ennemi, pour conduire l'empereur allemand jusqu'à Notre-Dame, qu'on ne prendrait pas des mesures de silence et de mystère plus étroites. La nation est frappée de stupeur, on chuchote des faits terribles, de ces trahisons monstrueuses qui indignent l'histoire, et naturellement la nation s'incline. Il n'y a pas de châtiment assez sévère, elle applaudira à la dégradation publique, elle voudra que le coupable reste sur son rocher d'infamie dévoré par le remords. Est-ce donc vrai, les choses indicibles, les choses dangereuses, capables de mettre l'Europe en flammes, qu'on a dû enterrer soigneusement derrière ce huis clos ? Non ! il n'y a eu, derrière, que les imaginations romanesques et démentes du commandant du Paty de Clam. Tout cela n'a été fait que pour cacher le plus saugrenu des romans-feuilletons. Et il suffit, pour s'en assurer, d'étudier attentivement l'acte d'accusation lu devant le conseil de guerre.
Ah ! le néant de cet acte d'accusation ! Qu'un homme ait pu être condamné sur cet acte, c'est un prodige d'iniquité. Je défie les honnêtes gens de le lire, sans que leur cœur bondisse d'indignation et crie leur révolte, en pensant à l'expiation démesurée, là-bas, à l'île du Diable. Dreyfus sait plusieurs langues, crime ; on n'a trouvé chez lui aucun papier compromettant, crime ; il va parfois dans son pays d'origine, crime ; il est laborieux, il a le souci de tout savoir, crime ; il ne se trouble pas, crime ; il se trouble, crime. Et les naïvetés de rédaction, les formelles assertions dans le vide ! On nous avait parlé de quatorze chefs d'accusation : nous n'en trouvons qu'une seule en fin de compte, celle du bordereau ; et nous apprenons même que les experts n'étaient pas d'accord, qu'un d'eux, M. Gobert, a été bousculé militairement, parce qu'il se permettait de ne pas conclure dans le sens désiré. On parlait aussi de vingt-trois officiers qui étaient venus accabler Dreyfus de leurs témoignages. Nous ignorons encore leurs interrogatoires, mais il est certain que tous ne l'avaient pas chargé ; et il est à remarquer, en outre, que tous appartenaient aux bureaux de la guerre. C'est un procès de famille, on est là entre soi, et il faut s'en souvenir : l'état-major a voulu le procès, l'a jugé, et il vient de le juger une seconde fois.
Donc, il ne restait que le bordereau, sur lequel les experts ne s'étaient pas entendus. On raconte que, dans la chambre du conseil, les juges allaient naturellement acquitter. Et, dès lors, comme l'on comprend l'obstination désespérée avec laquelle, pour justifier la condamnation, on affirme aujourd'hui l'existence d'une pièce secrète, accablante, la pièce qu'on ne peut montrer, qui légitime tout, devant laquelle nous devons nous incliner, le bon dieu invisible et inconnaissable. Je la nie, cette pièce, je la nie de toute ma puissance ! Une pièce ridicule, oui, peut-être la pièce où il est question de petites femmes, et où il est parlé d'un certain D... qui devient trop exigeant, quelque mari sans doute trouvant qu'on ne lui payait pas sa femme assez cher. Mais une pièce intéressant la défense nationale, qu'on, ne saurait produire sans que la guerre fût déclarée demain, non, non ! C'est un mensonge ; et cela est d'autant plus odieux et cynique qu'ils mentent impunément sans qu'on puisse les en convaincre. Ils ameutent la France, ils se cachent derrière sa légitime émotion, ils ferment les bouches en troublant les cœurs, en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique.
Voila donc, monsieur le Président, les faits qui expliquent comment une erreur judiciaire a pu être commise ; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence de motifs, son continuel cri d'innocence, achèvent de le montrer comme une victime des extraordinaires imaginations du commandant du Paty de Clam, du milieu clérical où il se trouvait, de la chasse aux « sales juifs », qui déshonore notre époque.

Et nous arrivons à l'affaire Esterhazy. Trois ans se sont passés, beaucoup de consciences restent troublées profondément, s'inquiètent, cherchent, finissent par se convaincre de l'innocence de Dreyfus.
Je ne ferai pas l'historique des doutes, puis de la conviction de M. Scheurer-Kestner. Mais, pendant qu'il fouillait de son côté, il se passait des faits graves à l'état-major même. Le colonel Sandherr était mort et le lieutenant-colonel Picquart lui avait succédé comme chef du bureau des renseignements. Et c'est à ce titre, dans l'exercice de ses fonctions, que ce dernier eut un jour entre les mains une lettre-télégramme, adressée au commandant Esterhazy, par un agent d'une puissance étrangère. Son devoir strict était d'ouvrir une enquête. La certitude est qu'il n'a jamais agi en dehors de la volonté de ses supérieurs. Il soumit donc ses soupçons à ses supérieurs hiérarchiques, le général Gonse, puis le général de Boisdeffre, puis le général Billot, qui avait succédé au général Mercier comme ministre de la guerre. Le fameux dossier Picquart, dont il a été tant parlé, n'a jamais été que le dossier Billot, j'entends le dossier fait par un subordonné pour son ministre, le dossier qui doit exister encore au ministère de la guerre. Les recherches durèrent de mai à septembre 1896, et ce qu'il faut affirmer bien haut, c'est que le général Gonse était convaincu de la culpabilité d'Esterhazy, c'est que le général de Boisdeffre et le général Billot ne mettaient pas en doute que le fameux bordereau fût de l'écriture d'Esterhazy. L'enquête du lieutenant-colonel Picquart avait abouti à cette constatation certaine. Mais l'émoi était grand, car la condamnation d'Esterhazy entraînait inévitablement la révision du procès Dreyfus ; et c'était ce que l'état-major ne voulait à aucun prix.
Il dut y avoir là une minute psychologique pleine d'angoisse. Remarquez que le général Billot n'était compromis dans rien, il arrivait tout frais, il pouvait faire la vérité. Il n'osa pas, dans la terreur sans doute de l'opinion publique, certainement aussi dans la crainte de livrer tout l'état-major, le général de Boisdeffre, le général Gonse, sans compter les sous-ordres. Puis, ce ne fut là qu'une minute de combat entre sa conscience et ce qu'il croyait être l'intérêt militaire. Quand cette minute fut passée, il était déjà trop tard. Il s'était engagé, il était compromis. Et, depuis lors, sa responsabilité n'a fait que grandir, il a pris à sa charge le crime des autres, il est aussi coupable que les autres, il est plus coupable qu'eux, car il a été le maître de faire justice, et il n'a rien fait. Comprenez-vous cela ! voici un an que le général Billot, que les généraux de Boisdeffre et Gonse savent que Dreyfus est innocent, et ils ont gardé pour eux cette effroyable chose. Et ces gens-là dorment, et ils ont des femmes et des enfants qu'ils aiment !
Le colonel Picquart avait rempli son devoir d'honnête homme. Il insistait auprès de ses supérieurs, au nom de la justice. Il les suppliait même, il leur disait combien leurs délais étaient impolitiques devant le terrible orage qui s'amoncelait, qui devait éclater, lorsque la vérité serait connue Ce fut, plus tard, le langage que M. Scheurer-Kestner tint également au général Billot, l'adjurant par patriotisme de prendre en main l'affaire, de ne pas la laisser s'aggraver, au point de devenir un désastre public. Non ! le crime était commis, l'état-major ne pouvait plus avouer son crime. Et le lieutenant-colonel Picquart fut envoyé en mission, on l'éloigna de plus loin en plus loin, jusqu'en Tunisie, ou l'on voulut même un jour honorer sa bravoure, en le chargeant d'une mission qui l'aurait fait sûrement massacrer, dans les parages où le marquis de Morès a trouvé la mort. Il n'était pas en disgrâce, le général Gonse entretenait avec lui une correspondance amicale. Seulement, il est des secrets qu'il ne fait pas bon d'avoir surpris.
A Paris, la vérité marchait, irrésistible, et l'on sait de quelle façon l'orage attendu éclata. M. Mathieu Dreyfus dénonça le commandant Esterhazy comme le véritable auteur du bordereau, au moment ou M. Scheurer-Kestner allait déposer, entre les mains du garde des sceaux, une demande en révision du procès. Et c'est ici que le commandant Esterhazy parait. Des témoignages le montrent d'abord affolé, prêt au suicide ou a la fuite. Puis, tout d'un coup, il paye d'audace, il étonne Paris par la violence de son attitude. C'est que du secours lui était venu, il avait reçu une lettre anonyme l'avertissant des menées de ses ennemis, une dame mystérieuse s'était même dérangée de nuit pour lui remettre une pièce volée à l'état-major qui devait le sauver. Et je ne puis m'empêcher de retrouver là le lieutenant-colonel du Paty de Clam, en reconnaissant les expédients de son imagination fertile. Son œuvre, la culpabilité de Dreyfus, était en péril, et il a voulu sûrement défendre son œuvre. La révision du procès, mais c'était l'écroulement du roman-feuilleton si extravagant, si tragique, dont le dénouement abominable a lieu à l'île du Diable ! C'est ce qu'il ne pouvait permettre. Dès lors, le duel va avoir lieu entre le lieutenant-colonel Picquart et le lieutenant-colonel du Paty de Clam, l'un le visage découvert, l'autre masqué. On les retrouvera prochainement tous deux devant la justice civile. Au fond, c'est toujours l'état-major qui se défend, qui ne veut pas avouer son crime, dont l'abomination grandit d'heure en heure.
On s'est demandé avec stupeur quels étaient les protecteurs du commandant Esterhazy. C'est d'abord, dans l'ombre, le lieutenant-colonel du Paty de Clam qui a tout machiné, qui a tout conduit. Sa main se trahit aux moyens saugrenus. Puis, c'est le général de Boisdeffre, c'est le général Gonse, c'est le général Billot lui-même, qui sont bien obligés de faire acquitter le commandant, puisqu'ils ne peuvent laisser reconnaître l'innocence de Dreyfus, sans que les bureaux de la guerre croulent sous le mépris public. Et le beau résultat de cette situation prodigieuse, c'est que l'honnête homme là-dedans, le lieutenant-colonel Picquart, qui seul a fait son devoir, va être la victime, celui qu'on bafouera et qu'on punira. O justice, quelle affreuse désespérance serre le cœur ! On va jusqu'à dire que c'est lui le faussaire, qu'il a fabriqué la carte-télegramme pour perdre Esterhazy. Mais, grand Dieu ! pourquoi ? dans quel but ? Donnez un motif. Est-ce que celui-là aussi est payé par les juifs ? Le joli de l'histoire est qu'il était justement antisémite. Oui ! nous assistons à ce spectacle infâme des hommes perdus de dettes et de crimes dont on proclame l'innocence, tandis qu'on frappe l'honneur même, un homme à la vie sans tache ! Quand une société en est la, elle tombe en décomposition.
Voila donc, monsieur le Président, l'affaire Esterhazy : un coupable qu'il s'agissait d'innocenter. Depuis bientôt deux mois, nous pouvons suivre heure par heure la belle besogne. J'abrège, car ce n'est ici, en gros, que le résumé de l'histoire dont les brûlantes pages seront un jour écrites tout au long. Et nous avons donc vu le général de Pellieux, puis le comandant Ravary, conduire une enquête scélérate d'où les coquins sortent transfigurés et les honnêtes gens salis. Puis, on a convoqué le conseil de guerre.

Comment a-t-on pu espérer qu'un conseil de guerre déferait ce qu'un conseil de guerre avait fait ?
Je ne parle même pas du choix toujours possible des juges. L'idée supérieure de discipline, qui est dans le sang de ces soldats, ne suffit-elle à infirmer leur pouvoir même d'équité ? Qui dit discipline dit obéissance. Lorsque le ministère de la guerre, le grand chef, a établi publiquement, aux acclamations de la représentation nationale, l'autorité absolue de la chose jugée, vous voulez qu'un conseil de guerre lui donne un formel démenti ? Hiérarchiquement, cela est impossible. Le général Billot a suggestionné les juges par sa déclaration, et ils ont jugé comme ils doivent aller au feu, sans raisonner. L'opinion préconçue qu'ils ont apportée sur leur siège est évidement celle-ci : « Dreyfus a été condamné pour crime de trahison par un conseil de guerre ; il est donc coupable et nous, conseil de guerre, nous ne pouvons le déclarer innocent ; or nous savons que reconnaître la culpabilité d'Esterhazy ce serait proclamer l'innocence de Dreyfus. » Rien ne pouvait les faire sortir de là.
Ils ont rendu une sentence inique qui à jamais pèsera sur nos conseils de guerre, qui entachera désormais de suspicion tous leurs arrêts. Le premier conseil de guerre a pu être inintelligent, le second est forcément criminel. Son excuse, je le répète, est que le chef suprême avait parlé, déclarant la chose jugée inattaquable, sainte et supérieure aux hommes, de sorte que des inférieurs ne pouvaient dire le contraire. On nous parle de l'honneur de l'armée, on veut que nous l'aimions que nous la respections. Ah ! certes oui, l'armée qui se lèverait à la première menace, qui défendrait la terre française, elle est tout le peuple et nous n'avons pour elle que tendresse et respect. Mais il ne s'agit pas d'elle dont nous voulons justement la dignité, dans notre besoin de justice. Il s'agit du sabre, le maître qu'on nous donnera demain peut-être. Et baiser dévotement la poignée du sabre, le dieu, non !
Je l'ai démontré d'autre part : l'affaire Dreyfus était l'affaire des bureaux de la guerre, un officier de l'état-major, dénoncé par ses camarades de l'état major, condamné sous la pression des chefs de l'état-major. Encore une fois, il ne peut revenir innocent, sans que tout l'état-major soit coupable. Aussi les bureaux, par tous les moyens imaginables, par des campagnes de presse, par des communications, par des influences, n'ont-ils couvert Esterhazy que pour perdre une seconde fois Dreyfus. Ah ! quel coup de balai le gouvernement républicain devrait donner dans cette jésuitière, ainsi que les appelle le général Billot lui-même ! Où est-il, le ministère vraiment fort et d'un patriotisme sage, qui osera tout y refondre et tout y renouveler ? Que de gens je connais qui, devant une guerre possible, tremblent d'angoisse en sachant dans quelles mains est la défense nationale ! et quel nid de basses intrigues, de commérages et de dilapidations, est devenu cet asile sacré, où se décide le sort de la patrie ! On s'épouvante devant le jour terrible que vient d'y jeter l'affaire Dreyfus, ce sacrifice humain d'un malheureux. d'un « sale juif » ! Ah ! tout ce qui s'est agité là de démence et de sottise, des imaginatiens folles, des pratiques de basse police, des mœurs d'inquisition et de tyrannie, le bon plaisir de quelques galonnés mettant leurs bottes sur la nation, lui rentrant dans la gorge son cri de vérité et de justice, sous le prétexte menteur et sacrilège de la raison d'Etat.
Et c'est un crime encore que de s'être appuyé sur la presse immonde, que de s'être laissé défendre par toute la fripouille de Paris, de sorte que voilà la fripouille qui triomphe insolemment dans la défaite du droit et de la simple probité. C'est un crime d'avoir accusé de troubler la France ceux qui la veulent généreuse, à la tête des nations libres et justes, lorsqu'on ourdit soi-même l'impudent complot d'imposer l'erreur, devant le monde entier. C'est un crime d'égarer l'opinion, d'utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu'on a pervertie, jusqu'à la faire délirer. C'est un crime d'empoisonner les petits et les humbles, d'exaspérer les passions de réaction et d'intolérance, en s'abritant derrière l'odieux antisémitisme, dont la grande France libérale des droits de l'homme mourra, si elle n'en est pas guérie. C'est un crime que d'exploiter le patriotisme pour des œuvres de haine, et c'est un crime enfin que de faire du sabre le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l'œuvre prochaine de vérité et de justice.
Cette vérité, cette justice, que nous avons si passionnément voulues, quelle détresse à les voir ainsi souffletées, plus méconnues et plus obscurcies ! Je me doute de l'écroulement qui doit avoir lieu dans l`âme de M. Scheurer-Kestner, et je crois bien qu'il finira par éprouver un remords, celui de n'avoir pas agi révolutionnairement, le jour de l'interpellation au Sénat, en lâchant tout le paquet, pour tout jeter à bas. Il a été le grand honnête homme, l'homme de sa vie loyale, il a cru que la vérité se suffisait à elle-même, surtout lorsqu'elle lui apparaissait éclatante comme le plein jour. A quoi bon tout bouleverser, puisque bientôt le soleil allait luire? Et c'est de cette sérénité confiante dont il est si cruellement puni. De même pour le lieutenant-colonel Picquart, qui, par un sentiment de haute dignité, n'a pas voulu publier les lettres du général Gonse. Ces scrupules l'honorent d'autant plus, que, pendant qu'il restait respectueux de la discipline, ses supérieurs le faisaient couvrir de boue, instruisaient eux-mêmes son procès, de la façon la plus inattendue et la plus outrageante. Il y a deux victimes, deux braves gens, deux cœurs simples, qui ont laissé faire Dieu, tandis que le diable agissait. Et l'on a même vu, pour le lieutenant-colonel Picquart, cette chose ignoble : un tribunal français, après avoir laissé le rapporteur charger publiquement un témoin, l'accuser de toutes les fautes, a fait le huis clos, lorsque ce témoin a été introduit pour s'expliquer et se défendre. Je dis que cela est un crime de plus et que ce crime soulèvera la conscience universelle. Décidément, les tribunaux militaires se font une singulière idée de la justice.
Telle est donc la simple vérité, monsieur le Président, et elle est effroyable, elle restera pour votre présidence une souillure. Je me doute bien que vous n'avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous êtes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n'en avez pas moins un devoir d'homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n'est pas, d'ailleurs, que je désespère le moins da monde du triomphe. Je le répète avec une certitude plus véhémente : la vérité est en marche, et rien ne l'arrêtera. C'est d'aujourd'hui seulement que l'affaire commence, puisque aujourd'hui seulement les positions sont nettes : d'une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumière se fasse ; de l'autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu'elle soit faite. Quand on enferme la vérité sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que le jour où elle éclate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l'on ne vient pas de préparer, pour plus tard, le plus retentissant des désastres.

Mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.
J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite défendu son œuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle.
J'accuse le général Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s'être rendu coupable de ce crime de lèse-humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l'état-major compromis.
J'accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s'être rendus complices du même crime, l'un sans doute par passion cléricale, l'autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.
J'accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enquête scélérate, j'entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.
J'accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu'un examen médical ne les déclare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse, particulièrement dans l'Eclair et dans l'Echo de Paris, une campagne abominable, pour égarer l'opinion et couvrir leur faute.
J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.
En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose.
Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen révolutionnaire pour hâter l'explosion de la vérité et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumière, au nom de l'humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour !
J'attends.
Veuillez agréer, monsieur le Président, l'assurance de mon profond respect.

ÉMILE ZOLA


de temps en temps, faut bien se marrer un peu


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Piraterie: un navire belge
pris en otage
AFP
18/04/2009 | Mise à jour : 19:43 | Commentaires 26 | Ajouter à ma sélection
Il s'agit d'un navire appartenant à la société De Nul, spécialisé dans la construction d'îles artificielles. De son côté, la marine néerlandaise a repris le contrôle d'un autre bateau détourné.

Pas de répit dans la lutte contre la piraterie: la marine néerlandaise a repris samedi le contrôle d'un bateau de pêche détourné par des pirates, tandis qu'un bateau belge faisant route vers les Seychelles tombait aux mains d'assaillants au large de l'Afrique orientale.

Une frégate néerlandaise faisant partie d'une patrouille de l'Otan a repris un bateau de pêche détourné dans le golfe d'Aden, au large de la Somalie, et arrêté sept pirates présumés. Le navire, le Handytankers Magic, dont le propriétaire est grec, a été victime d'une attaque de pirates.

Les pirates présumés ont été désarmés et identifiés. Les 20 membres d'équipage qui avaient été pris en otages --des pêcheurs, tous yéménites, selon lui-- ont été libérés. Des armes et divers équipements utilisés pour la piraterie ont été retrouvés.

Les pirates devraient être libérés. «L'Otan n'a pas de politique d'incarcération. La politique applicable est celle du pays et dans les circonstances actuelles, la loi néerlandaise ne permet pas de poursuites», a expliqué le commandant du navire de l'Otan.

«Pirates à bord»
De leur côté, les autorités belges font face à leur premier acte de piraterie. Le Pompéi, un navire de 1.850 tonnes appartenant à la société belge De Nul, spécialisée dans la construction d'îles artificielles, a été arraisonné par des pirates alors qu'il se trouvait à 150 kilomètres au nord des Seychelles, samedi à l'aube, ont indiqué des responsables belges.

Le navire, qui compte 10 membres d'équipage --le capitaine néerlandais, deux Belges, trois Philippins et quatre Croates-- a lancé trois signaux d'alertes, dont le dernier sous la forme d'un simple email: «Pirates à bord», a précisé le directeur du Centre de crise du gouvernement, Jaak Raes. Aucun contact direct avec l'équipage ou avec les pirates n'a pu être jusqu'ici établi, malgré de nombreuses tentatives, a-t-il ajouté.

Un vol de reconnaissance par un hélicoptère de la marine espagnole a permis d'établir que le Pompéi tractait un bateau beaucoup plus petit, probablement la vedette utilisée par les pirates, et qu'il se dirigeait vers les côtes somaliennes, distantes de 700 kilomètres, qu'il ne devrait pas attendre avant cinq ou six jours.

Un navire de la marine espagnole et deux bâtiments de l'armée française ont pris la route vers la zone de l'attaque, mais ils ne devraient pas croiser le Pompéi avant dimanche matin au plus tôt, selon Bruxelles.

Les attaques et les détournements de navires étrangers se sont multipliés ces derniers mois dans le golfe d'Aden et dans l'océan Indien.Cent trente navires de commerce ont ainsi été attaqués en 2008, soit une hausse de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau international maritime.


Facebook spies dig up dirt on Aussies
By ASHER MOSES - SMH Last updated 05:00 20/04/2009 Share Print Text Size SMH EVERYONE'S A SUSPECT: Business is booming for an Australian company that tracks what employees say on sites like Twitter and Facebook.
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Tired of Twitter, fed up with Facebook Aussies sacked for Facebook comments Web manhunt tracks dirty Domino's duo Keep your Facebook safe Beware the Facebook snitch
Large companies and government departments in Australia are employing a new Sydney-based company to dig up dirt on staff by spying on Facebook, MySpace, Twitter and YouTube posts.

SR7 specialises in "online risk and reputation management" and claims to be the only company in Australia that actively monitors social networking sites on behalf of companies.

It was formed about eight months ago in response to the growing trend for people to take conversations they would have traditionally had with mates at the pub on to their social network profiles.

Few people realise these seemingly private sites are still public spaces. If controversial posts leak to the media, it can lead to brands suffering immense damage to their reputations.

SR7 director James Griffin said business was booming following recent public relations disasters sparked by the stupid social network behaviour of a few rogue employees. The firm's clients included "a number of blue-chip companies in a variety of industries" and "government departments and agencies".

This week, two Domino's employees were sacked and arrested after they published videos of themselves on the web fouling up customers' food. Late last year, three scantily clad Californian teens were fired from their jobs at KFC for publishing photos of themselves on MySpace bathing in a KFC basin.

But these are extreme cases, and there are scores of other instances where staff have been disciplined for seemingly innocuous posts, such as announcing in their Facebook status that they are tired of work.

David Vaile, executive director of UNSW's Cyberspace Law and Policy Centre, believes SR7 may be acting unethically and said he suspected companies were using dirt gathered from social networking sites as an excuse to fire people due to the challenging economic climate.

He said the practice could backfire when the economy turns around as people would refuse to work for or trust companies that spied on staff.

He said the issue raised questions over where the boundary is between public and private comments.

"The boss is operating on the basis that this is some sort of global publication that reflects on their company, but that's not the intention of the person," said Vaile.

"It's not the person pretending to be a spokesperson for the company, they're just letting of steam, everyone does it, you hear it in the pub - maybe employers have just got to handle it."

Griffin acknowledged privacy concerns but said companies had a right to protect their brand and reputation online.

"If there's a competitor or if it's a company of interest to a journalist and they stumble across [controversial posts], then it's out there and it's gone," he said.

"I think that whilst employees have the right to have their personal conversations, if they're going to mention or say something or do something ridiculous online in relation to a company, then that's what they've got to deal with."

Griffin argued that monitoring social networking sites was no different to using traditional tools such as Media Monitors, which tracks online and print media reports.

Griffin said the company used both automated tools and human analysis. Once SR7 has met with the client and discussed potential risks, an automated system searches social networking sites and blogs for certain keywords.

Results are then analysed by staff members, who can provide reports to the client on a weekly or daily basis.

Griffin said that for sites like Facebook, where communications are more nuanced, human analysts would scour the site, staff members' profiles and related groups for questionable postings. He did not agree that this was an invasion of privacy because people could change their privacy settings to prevent outsiders from viewing their posts.

"If their privacy settings are set so it's publicly viewable for Joe Average to go on there then yes, we will do that," he said.

Vaile said people, especially younger age groups, did not yet appreciate the legal, professional and commercial consequences of publishing material on the web. He called on social networking sites to modify their terms of use to say that "comments are not intended for industrial reporting or extraction for republication elsewhere".

Steven Penning, a partner with Turner Freeman with two decades of experience in workplace law, has said people who are sacked over social network comments could have grounds to file an unfair dismissal claim, as employment contracts rarely cover staff use of social networking sites.

"What employers are doing is they're scrambling and trying to make out that present policies can be stretched to cover these new areas, and in many respects they can't," Penning said.

A



TRANXENE PARADOXAL
Maroc/Algérie: normaliser les relations
AFP
19/04/2009 | Mise à jour : 21:58 | Ajouter à ma sélection
Le ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a indiqué dimanche à Tripoli que son pays souhaitait une normalisation "au plus tôt" de ses relations avec l'Algérie ainsi que l'ouverture de la frontière entre les deux pays, fermée depuis 1994.

"Nous caressons tous l'espoir au Maroc que la possibilité d'une normalisation avec l'Algérie puisse se faire au plus tôt et dans les meilleurs délais", a déclaré M. Fihri en marge d'une réunion des chefs de diplomatie des cinq pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA).

"Nous proposons depuis plus de trois ans que le conflit du Sahara évolue aux Nations unies et que ce problème n'ait plus d'impact direct sur les relations bilatérales ou sur les perspectives de construction de l'UMA", a-t-il dit à des journalistes.
"C'est une solution +gagnant-gagnant+ à tous les niveaux", a estimé le ministre marocain.

Fondée le 17 février 1989 par l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, l'UMA est en panne depuis 1994, date de son dernier sommet régional, en raison de différends politiques, notamment entre l'Algérie et le Maroc sur le conflit du Sahara occidental.
La France participera à Durban II
AFP
19/04/2009 | Mise à jour : 22:26 | Ajouter à ma sélection
La France participera à la conférence de l'ONU sur le racisme qui s'ouvre lundi à Genève, a indiqué aujorud'hui à l'AFP une source proche de l'Elysée.

Thursday, April 9, 2009

Le policier soupçonné d'avoir diffusé ce film, qui montre une agression dans un bus parisien, a été relâché après quelques heures de garde à vue. S'il a reconnu avoir été en possession de la vidéo, il nie en revanche l'avoir envoyé aux sites qui l'ont diffusée.

Après avoir enflammé le web français lundi, la vidéo d'une agression dans un bus RATP continue de provoquer des remous, mais cette fois au sein de la police.

La préfecture de police de Paris a en effet annoncé mercredi avoir saisi l'inspection générale des services pour connaître l'origine de la fuite qui avait permis à cette vidéo, filmée par la caméra de surveillance d'un bus, de sortir sur Internet. Depuis, un policier, membre du Service régional de la police des transports, a été placé en garde à vue puis relâché au bout de quelques heures. Si ce dernier a reconnu avoir été en possession de la vidéo, il affirme en revanche ne pas l'avoir envoyé aux sites qui l'ont diffusée. Les investigations se poursuivent donc pour trouver le responsable.

Mais revenons en arrière. Lundi, plusieurs sites et blogs, dont un certain nombre proches de l'extrême-droite, mais aussi beaucoup spécialisés dans le «buzz», les vidéos et autres informations virales, affichent une vidéo où de jeunes hommes en casquette et survêtements agressent violemment un homme en manteau et écharpe dans un bus de nuit RATP pour lui voler son portefeuille.

[ du fait de son caractère choquant et de ce que les visages des protagonistes sont identifiables, lefigaro.fr a choisi de ne pas diffuser cette vidéo]

Course à l'information
Le jeune homme est roué de coup et insulté, traité de «sale Français» et de «fils de pute». Les quelques passagers qui tentent de s'interposer sont également frappés, sans que le chauffeur ne réagisse. Baptisée «racailles qui agressent des Français», le film semble avoir été tourné par une caméra de surveillance au milieu de la nuit.

C'est le blogueur Versac qui va malgré lui contribuer à déclencher la tempête. Après avoir visionné la vidéo, qu'il a apparemment trouvé sur le réseau de microblogging Twitter, il publie sur son blog, Meilcour, un article dans lequel il s'interroge sur la véracité ou non de cette vidéo et demande, via Twitter, si quelqu'un a des renseignements à propos de ce film. C'est le départ d'une course à l'information entre blogueurs, qui conduit les journalistes web à s'intéresser au sujet. Le site 20minutes.fr finit par trouver une réponse, qui confirme celle que plusieurs blogueurs avaient évoqué : la vidéo est authentique et provient du réseau social Facebook, où elle a été postée par un jeune policier de l'Essonne, avant d'être reprise par un autre internaute sur un forum de jeuxvideo.com.

«Si l'IGS est au courant, je perds mon emploi»
20minutes et Le Post parviennent à avoir le fonctionnaire de police au téléphone. Il leur confie la même chose : « J'ai fait cela pour faire voir à mes amis dans quelles conditions on travaillait et ça a fuité ». «Je ne pensais pas qu'autant de monde verrait la vidéo. Elle était juste destinée à mes amis». Inquiet, il explique «je vais retirer tout de suite la vidéo. Si l'IGS est au courant, je perds mon emploi».

La préfecture de police confirme par la suite au site Le Post que la vidéo est bien authentique et date du 7 décembre 2008. Et qu'elle n'aurait jamais due se retrouver sur le web. Les images des caméras de la RATP «sont transmises sur réquisitions à des policiers qui les placent sous scellés», car ils font «partie du secret de l'enquête». Or, «tout policier qui viole le secret de l'enquête s'expose à des poursuites pénales et disciplinaires».

Les agresseurs du jeune homme, eux, ont bien été arrêtés, selon la préfecture de police. Deux l'ont été immédiatement après les faits suite à l'alerte de la RATP, un troisième grâce à la vidéo. Le quatrième agresseur n'a pas été retrouvé.

Sunday, April 5, 2009

Equation d'état du gaz parfait

4.1. Le gaz parfait

Le gaz parfait est un gaz idéal :

il correspond à un gaz dilué c.à.d un gaz à pression réduite
c'est un ensemble de N atomes ou molécules identiques sans interaction entre eux et soumis à une agitation perpétuelle et aléatoire (dite agitation moléculaire ou thermique)


Fig. 4.1 : Modèle du gaz parfait

les molécules se déplacent dans toutes les directions
l'énergie cinétique d'une molécule est 1/2 mvi2
Hypothèses du gaz parfait (Théorie cinétique des gaz)

les atomes ou molécules du gaz sont assimilés à des masses ponctuelles
les molécules sont sans interaction entre elles (énergie potentielle Ep = 0)
la pression est due aux nombreux chocs des molécules sur les parois de l'enceinte
4.1.1 La pression du gaz

La pression du gaz résulte des chocs élastiques des molécules sur les parois de l'enceinte. Soit N le nombre total de molécules dans l'enceinte (N ~ 1023 molécules/m3).



Fig. 4.2 : Chocs des molécules sur la paroi

- le choc étant élastique, on a :
Fdt = mdv

soit, Fxdt = 2mvx (en projetant sur l'axe x)
or, p = F/S

Les molécules frappant la surface S de la paroi pendant le temps dt sont comprises dans un cylindre de base S et de hauteur vxd : or statistiquement seulement la moitié de ces molécules se dirige vers la paroi :

- le nombre de molécules frappant la paroi est donc égal à : 1/2 n0Svxdt (où n0 = N/V)
donc, p = F/S = 1/2 n0Svxdt.2mvx/Sdt = n0mvx2

- or la répartition des vitesses dans l'enceinte est isotrope, on a : vx2 = vy2 = vz2 = 1/3 v2
soit, p = 1/3 n0mv2

4.1)

où v2 est la vitesse quadratique moyenne des molécules définit par :

= 1/N å i vi2

On calcule cette vitesse à partir de la loi de distribution des vitesses de Maxwell (voir exo).

4.1.2 La température absolue du gaz

D'après la théorie cinétique des gaz, la température absolue T est un paramètre qui caractérise l'état thermique du gaz, c.à.d à son degré d'agitation thermique par la relation :

1/2 mv2 = 3/2 kT

4.2)

où k est la constante de Boltzmann

Si le degré d'agitation est élevé (c.à.d v grand), alors la température et aussi la pression du gaz sont élevées. La relation 4.2 définit la température absolue en degré Kelvin [K].

4.1.3 Equation d'état du gaz parfait

La pression p définit par la relation 4.1 peut s'écrire en y introduisant la relation 4.2 :

p = Nmv2/3V = NkT/V

soit, pV = NkT = nNAkT

d'où, pV = nRT

4.3)

en posant, n = N/NA et R = kNA

où, n est le nombre de moles, NA est le nombre d'Avogadro et R est la constante universelle des gaz

La relation 4.3 est l'équation bien connue des gaz parfaits. Comme le nombre de moles est donné par :

n = N/NA = m/M

la loi des gaz parfait peut aussi s'écrire :

- pour une masse m de gaz : pV = mrT

4.4)

avec, r = R/M désignant la constante individuelle de chaque gaz

Unités

Dans le système international SI ou MKS, les grandeurs de l'expression 4.3 ou 4.4 s'expriment dans les unités suivantes :

p = [Pa] ou [N/m2]
V = [m3] et T = [K]
R = 8,314 [J/Kmol]
avec la constante de Boltzmann : k = R/NA = 1,38.10-23 J/K
et le nombre d'Avogadro : NA = 6,023.1023 molécules/mole

Les transformations réversibles d'un système sont des transformations idéales qui jouent un rôle important dans les processus thermodynamiques. On ne considère alors que des processus sans frottement c.à.d sans dissipation d'énergie, qui sont facilement calculables.

Le fonctionnement des machines thermiques est décrit par un cycle thermodynamique, formé de plusieurs transformations successives, qu'on suppose réversibles.
6.6 Interprétation statistique du deuxième principe

Le deuxième principe est étroitement lié à la notion de désordre. Ceci est bien illustré par l'exemple précédent du transfert de chaleur entre deux compartiments à température différente : où l'augmentation d'entropie du système isolé pour atteindre son état final d'équilibre correspond bien à la tendance naturelle de système à augmenter son désordre. En effet, dans l'état final les molécules du gaz sont bien mélangées et réparties de façon homogène et aléatoire dans toute l'enceinte: on a alors atteint un désordre maximum.

Or dans ce gaz, l'état macroscopique du gaz résulte d'un grand nombre d'états microscopiques caractérisés par des positions et vitesses individuelles des molécules différentes. Le but de la thermodynamique statistique est d'exprimer l'état microscopique au moyen des états microscopiques à partir des lois de la statistique:

la probabilité thermodynamique W d'un état macroscopique est le nombre des états microscopiques possibles du système déduit à partir de l'analyse combinatoire
un système aura toujours tendance à évoluer dans le sens de la plus grande probabilité thermodynamique W
il existe une corrélation entre la probabilité W et l'entropie exprimée par S = klnW
Comme la probabilité thermodynamique W est l'expression du désordre moléculaire, on peut donc dire que l'entropie S est une mesure du désordre moléculaire.

Une transformation irréversible correspond alors au passage d'un état macroscopique à un autre état macroscopique dont la probabilité W est plus grande.

Une transformation réversible correspond par contre au passage à un état macroscopique dont la probabilité thermodynamique W est égale.

6.7 Conséquences du deuxième principe

L'énoncé général du deuxième principe contient implicitement tous les énoncés classiques basés sur les cycles monothermes (énoncés de Clausius et Kelvin précédents) ou basée sur les cycles dithermes (cycle de Carnot). Un cycle monotherme ne fait intervenir des échanges d'énergie (Q,W) qu'avec une seule source de chaleur.

Machines thermiques

Puisqu'il est impossible d'après ce deuxième principe de prélever de la chaleur d'une seule source de chaleur et de la transformer intégralement en chaleur, une machine thermodynamique doit donc nécessairement fonctionner entre au moins deux sources de chaleur :

- la transformation de chaleur en travail (Q ® W) à partir d'une source chaude n'est donc possible qu'à la condition de rejeter une partie de la chaleur à une autre source froide (cycle ditherme).

- cette chaleur rejetée est donc perdue et influera sur les performances de la machine thermique: d'où la notion de rendement thermique

A partir de ce schéma à deux sources (une source chaude ou froide), on définit deux types de machines thermiques: les machines thermo-dynamiques TD et les machines dynamo-thermiques DT, dont le principe de fonctionnement est illustré sur les Fig. 6.8 et 6.9.

Machines thermo-dynamiques



Fig. 6.8: Machines thermodynamiques TD
transformant de la chaleur en travail (Q ® W)

1er principe : Q2 = W + Q1
2è principe : notion de rendement


Machines dynamo- thermiques



Fig. 6.9: Machines dynamo-thermiques DT
transformant du travail en chaleur (W ® Q)

1er principe: Q2 = W + Q1
2e principe: notion de coefficient de performance h


Les machines thermodynamiques sont des machines thermiques produisant du travail (machines motrices), c'est le cas :

des machines à vapeur (locomotives à vapeur, bateaux à vapeur...)
des moteurs à combustion à essence ou diesel
des centrales thermiques ou nucléaires (production d'électricité)
Les machines dynamo-thermiques sont par contre des machines de tranfert de chaleur, exemple :

les machines frigorifiques ou les pompes à chaleur
les liquéfacteurs de gaz
Cycle de Carnot

Un cycle de Carnot est un cycle ditherme moteur réversible (Fig.6.10):

évoluant entre deux sources de température T2 et T1 (avec T2 > T1)
formé de deux transformations isothermes (AB et CD) et de deux transformations isentropes (BC et DA)


Fig. 6.10: Cycle moteur réversible de Carnot

On réalise un tel moteur en enfermant une certaine masse m de gaz dans un cylindre fermé par un piston coulissant sans frottement. Au cours de ce cycle ABCDA, le gaz revient à son état intial après avoir :

reçu une quantité de chaleur Q2 à la température T2
fourni une quantité de chaleur Q1 à la température T1
fourni un certain travail W
L'énergie interne ne changeant pas au cours d'un cycle D U = UA - UA = 0, on a d'après le premier principe:

D U = Q2 + Q1 + W = 0 avec ½ W½ = Q2 - ½ Q1½

6.9)

Le rendement r du cycle de Carnot est alors défini par :

r = ½ W½ / Q2 = (Q2 - ½ Q1½ )/Q2 = 1- ½ Q1½ /Q2

6.10)

* On démontre que le cycle de Carnot est le cycle qui a le rendement maximun, aucun autre cycle d'une machine thermodynamique ne peut avoir un rendement plus grand.

Le cycle de Carnot est un cycle idéal et c'est pour cette raison que tous les autres cycles réels sont comparés au cycle de Carnot qui sert ainsi de référence.

On définit ainsi l'efficacité e d'un cycle quelconque comme le rapport du rendement de ce cycle au rendement de Carnot :

efficacité d'un cycle: e = r/rc (avec 0 < e <1)

Température absolue

On montre que dans un cycle de Carnot: Q2/T2 + Q1/T1 = 0

6.11)

soit en valeur absolue, on a : Q2/ ½ Q1½ = T2/ T1

et par conséquent, le rendement du cycle de Carnot s'exprime simplement en fonction des températures des deux sources :

r = 1 - T2/T1

6.12)

La relation 6.12 devient alors une définition de la température absolue et puisque cette relation définit seulement le rapport des deux températures, il est nécessaire de fixer une origine de température (le point triple de l'eau ). Dans l'échelle absolue de Kelvin, la température du point triplede l'eau est 273,16 K.
Penelope is the wife of the main character, the king of Ithaca, Odysseus (Ulysses in Roman mythology), and daughter of Icarius and his wife Periboea. She only has one son by Odysseus, Telemachus, who was born just before Odysseus was called to fight in the Trojan War. She waits twenty years for the final return of her husband,[6] during which she has a hard time snubbing marriage proposals from 108[7] odious suitors (including Agelaus, Amphinomus, Ctessippus, Demoptolemus, Elatus, Euryades, Eurymachus and Peisandros, led by Antinous).
On Odysseus's return, disguised as an old beggar, he finds that Penelope has remained faithful. She has devised tricks to delay her suitors, one of which is to pretend to be weaving a burial shroud for Odysseus's elderly father Laertes and claiming that she will choose a suitor when she has finished. Every night for three years, she undoes part of the shroud, until some unfaithful maidens discover her chicanery and reveal it to the suitors.


Odysseus and Penelope by Francesco Primaticcio (1563).
Because of her efforts to put off remarriage, Penelope is often seen as a symbol of connubial fidelity. Although we are reminded several times of her fidelity, Penelope does begin to become restless (due in part to Athena's meddling) and longs to "display herself to her suitors, fan their hearts, inflame them more" (xviii.183-84).[8] She is ambivalent, variously calling out for Artemis to kill her and, apparently, considering marrying one of the suitors. When the disguised Odysseus returns, she announces in her long interview with the disguised hero that whoever can string Odysseus's rigid bow and shoot an arrow through twelve axe shafts may have her hand. "For the plot of the Odyssey, of course, her decision is the turning point, the move that makes possible the long-predicted triumph of the returning hero".[9]
There is debate over the extent to which she is aware that Odysseus is behind the disguise. To Penelope and the suitors' knowledge, Odysseus (were he in fact present) would easily surpass all in any test of masculine skill. Since Odysseus seems to be the only person (perhaps excepting Telemachus) who can actually use the bow, it could merely have been another delaying tactic of Penelope's.

Luxe en bourre

La justice tente de démêler l'imbroglio du Musée du Sénat
Mathieu Delahousse
03/04/2009 | Mise à jour : 21:45 | Commentaires 2 | Ajouter à ma sélection
La police judiciaire a entamé les auditions autour du dossier du Musée du Luxembourg, à Paris. Les associés d'hier se déchirent.

Avec comme toile de fond les tableaux italiens de la Renaissance, l'histoire devait être celle du succès du musée du Luxembourg, conçu il y a dix ans dans l'enceinte du Sénat. En réalité, la pièce se joue désormais exclusivement dans des décors judiciaires. Jeudi dernier, la Franco-Italienne Patrizia Nitti, ancienne responsable des projets Renaissance, a été entendue par les enquêteurs de la police judiciaire dans le cadre d'une plainte déposée contre elle par Sylvestre Verger, actuel gestionnaire du musée.

Celui-ci doit à son tour être convoqué puisqu'une autre enquête préliminaire a été ouverte, celle-ci pour abus de confiance et pour faux à l'encontre précisément de Sylvestre Verger. Enfin, pour couronner le tout, le parquet de Paris vient de recevoir un long courrier de signalement établi, en vertu de l'article 40, et donc «susceptible de recevoir une qualification pénale». Cette plainte, révélée par Mediapart, émane d'Yves Marek, diplomate de carrière, ancien conseiller culturel de la présidence du Sénat et - à ce titre - initiateur du projet du musée, en 1999. Il estime que Patrizia Nitti a été injustement évincée du musée dont la réussite est désormais évidente. Et selon lui, l'affaire aurait atteint de tels niveaux de tensions qu'il aurait même été suivi et surveillé après son éviction du Musée du Luxembourg.

Les trois protagonistes du dossier ont comme point commun le fait d'avoir travaillé ensemble en l'an 2000 afin de programmer une série d'expositions prestigieuses autour de la Renaissance et de l'art moderne. Le Sénat confie alors à la société de Sylvestre Verger une autorisation d'occupation temporaire. Il est gestionnaire de fait. C'est lui qui fait appel à deux directeurs artistiques, dont Patrizia Nitti. Cette dernière est alors responsable des projets Renaissance. Suivent les expositions Botticelli, Modigliani et du Titien… Le succès commercial et artistique est au rendez-vous. Et il est aujourd'hui au centre de la déchirure entre les associés.

Le conflit va crescendo jusqu'au départ de Nitti en mai 2008, non renouvelée dans ses fonctions. Aucun des trois protagonistes rencontrés par Le Figaro ne souhaite chiffrer le montant du contentieux financier. Il porterait sur 3 à 4 millions d'euros.

Enquête centrée sur les comptes
Mais le conflit porte aussi sur le terrain culturel, chacun mettant en avant sa réussite. Une expertise des comptes de l'exposition du Titien a été le premier des épisodes judiciaires. Les auditions menées ces derniers jours portent sur une «utilisation frauduleuse de documents officiels d'une assemblée» : Verger accuse Nitti d'avoir frauduleusement utilisé le papier à lettre du Sénat…

L'autre enquête est davantage centrée sur les comptes. À présent, c'est la troisième enquête préliminaire, sur le point d'être ouverte, qui doit s'attacher aux conditions dans lesquelles le Sénat a géré les conflits entre les trois personnages. Dans sa plainte, l'ancien conseiller culturel du président du Sénat Christian Poncelet dénonce à son tour les conditions dans lesquelles, en 2007, l'institution a renouvelé Sylvestre Verger à la tête du Musée du Luxembourg. Au Sénat, aujourd'hui, on indique que Gérard Larcher a, dès son élection comme président en octobre 2008, demandé un audit sur le musée. La gestion des lieux est en principe confiée à Sylvestre Verger jusqu'en 2011, mais le Sénat se réserve la possibilité de changer son fusil d'épaule si les conclusions de l'audit l'exigent. En creux, tout dépendra aussi des répercussions des enquêtes judiciaires.

Dans les galeries du Musée du Sénat s'est ouverte la semaine dernière l'exposition Lippi. Tandis que l'exploitant actuel des lieux mise sur un nouveau succès, les plaignants ne veulent pas en entendre parler et ni même la visiter.

Friday, April 3, 2009

Demande en mariage périlleuse à N-Y
AFP
03/04/2009 | Mise à jour : 17:48 | Commentaires 2 | Ajouter à ma sélection
Un homme est descendu de la voie piétonne qui surplombe la circulation sur le pont de Brooklyn à New York pour récupérer, au milieu de la route, la bague qu'il avait tendue à l'élue de son coeur avant de la faire maladroitement tomber.

Don Walling faisait sa demande en mariage lorsque l'anneau lui a échappé des mains et s'est retrouvé quelques mètres plus bas, au milieu des voitures.

Heureux dans sa malchance - la bague aurait pu tomber dans la rivière en contrebas -, le valeureux prétendant a réussi à descendre sur la plateforme routière et à localiser le précieux objet sans se blesser.

Une patrouille de police qui traverse régulièrement ce pont a alors arrêté le trafic pour qu'il puisse récupérer sa bague, qu'il a retrouvée un brin tordue, mais toujours sertie de ses diamants.

Don Walling et sa compagne Gina Pellicani prévoient de se marier le 24 avril.

Thursday, April 2, 2009

Tristes tropiques

1955 claude lévi-strauss

Tristes tropiques fut publié en 1955 dans la collection « Terre humaine », créée par l'ethnologue Jean Malaurie dans le but de diffuser un nouveau genre de livre, à mi-chemin entre l'essai littéraire et l'ouvrage savant : il s'agissait par là de sensibiliser un large public à la démarche anthropologique, en permettant à l'ethnologue de sortir du registre scientifique habituel pour endosser la peau d'un écrivain et livrer impressions, souvenirs et états d'âme. Tristes tropiques, qui s'inscrivait pleinement dans cette ligne éditoriale, fut aussitôt un gros succès de librairie.

Une autobiographie intellectuelle.
L'auteur, Claude Lévi-Strauss, a alors 47 ans et il est devenu l'un des ethnologues les plus reconnus de la profession, spécialiste des sociétés traditionnelles américaines, inventeur d'un courant de pensée dont la notoriété dépassera largement les frontières de la discipline : le structuralisme anthropologique. Et voilà qu'il publie un livre inattendu, tranchant résolument avec la froide objectivité universitaire... Tristes tropiques est avant tout un récit de voyages et une réflexion sur le sens de ceux-ci, mais c'est aussi une autobiographie intellectuelle, l'histoire de l'apprentissage du métier d'ethnologue.

Comment résumer une oeuvre aussi inclassable ? Bien sûr, l'auteur décrit avec force détails les particularités culturelles des Indiens Bororos, Nambikwaras, Tupis vivant sur le plateau du Mato Grosso (Brésil), qu'il a côtoyés pendant des années, et dont l'étude avait débouché sur la rédaction de sa thèse complémentaire La Vie familiale et sociale des Indiens Nambikwaras (1948). Mais, au fil des paragraphes, il passe inopinément d'un continent à l'autre, de l'Ancien au Nouveau Monde ; il se rappelle son exode vers New York au moment de l'occupation allemande en France, son passage par les Antilles... En réalité, en même temps qu'il dépeint ses pérégrinations passées, il propose sa vision du voyage. On ne peut, selon lui, percevoir l'autre tel qu'il est que par une opération de « triple décentrement » : le voyageur doit garder à l'esprit le fait qu'il a certes changé de lieu, mais aussi de temporalité, puisque le « progrès » ne touche pas toutes les parties du monde à la même vitesse, et enfin de classe sociale, car l'argent dont on dispose n'a plus la même valeur en un autre point du globe. Toutefois, ce regard particulier est rarement de mise. Ainsi, la célèbre phrase d'introduction du livre - « Je hais les voyages et les explorateurs » - doit se comprendre comme une critique de l'exotisme et du sensationnel présents dans tant de récits d'aventures et qui débouchent sur la fabrication de stéréotypes, dont se repaissent les touristes.

Le versant triste des tropiques.
Au-delà de cette simple critique, le propos est de toute manière quelque peu désabusé : c'est que l'arrogante civilisation moderne ne semble amener partout que guerre et désolation, provoquant l'extinction de nombreuses peuplades « primitives » et dévastant l'écosystème. De ce point de vue, les tropiques paraissent bien « tristes », car les voyages nous montrent finalement « notre ordure lancée au visage de l'humanité »... Ouvrage poignant, Tristes tropiques porte en soi le remords de l'Occident et la difficile posture de l'ethnologue, écartelé entre des mondes inconciliables.

Wednesday, April 1, 2009

Pris pour un violeur,
il est lynché en pleine rue
Flore Galaud (lefigaro.fr)
27/03/2009 | Mise à jour : 13:26 | Commentaires 95
Parce qu'il ressemblait au « violeur des stades », un homme de 27 ans a été victime de la vindicte populaire et passé à tabac par plusieurs riverains à Montreuil. Depuis, le véritable suspect a été retrouvé.

C'est ce qu'on appelle se faire justice soi-même. Un homme de 27 ans, qu'un père de famille aurait pris pour « le violeur des stades », a été lynché et laissé pour mort par une dizaine de riverains le 12 mars dernier dans le quartier de Bel-Air, à Montreuil (Seine Saint-Denis). D'après les enquêteurs, pourtant, la victime ne ressemblait pas au suspect recherché.

Au moment des faits, Ridouane, un maghrébin qui parle mal le français, se trouve dans le quartier pour venir rendre visite à sa tante. Il croise un passant qui, semblant le reconnaître, s'arrête aussitôt. Ce dernier pense en effet qu'il s'agit d'Halim Taguine, plus connu sous le surnom du « violeur des stades », un pédophile récidiviste alors en liberté. L'homme aurait vu sa photo, diffusée dans le club de football où joue son fils, et connaîtrait une de ses victimes, selon Le Parisien. En quelques minutes seulement, un attroupement se forme sur le trottoir.

Ridouane tente alors de prendre la fuite. Il est aussitôt poursuivi par des riverains dont ce père de famille qui, à l'aide d'un pistolet de défense Gomme-Cogne (qui s'apparente au flash-ball), parvient à le toucher à deux reprises. Le jeune homme se retrouve alors encerclé et roué de coups par une dizaine de riverains. Certains lui auraient même sauté dessus à pieds joints.

30 jours d'arrêt de travail

Alertée que le soi-disant violeur a été retrouvé, la police arrive aussitôt et trouve Ridouane, dans un état désastreux. Il est rapidement transporté en réanimation. Fractures à la mâchoire et au nez, pneumothorax, décollement de la plèvre… Le jeune homme écope de trente jours d'interruption temporaire de travail.

Jeudi matin, le père de famille, qui selon France Info est employé par la ville de Paris, a été placé en garde à vue. Les enquêteurs le soupçonnent d'être à l'origine de cette agression, ce que le suspect nie farouchement. La victime, pourtant, l'a formellement identifié comme étant celui qui lui a tiré dessus. Aucune arme n'a été retrouvée pour le moment.
Georges Frêches, président de la région Languedoc-Roussillon, vient d’être relaxé par la cour d’appel de Montpellier pour avoir traité les harkis de « sous-hommes » en février 2006. Ce n’est pas la première fois qu’il comparaissait devant un tribunal. Mardi dernier (le 12 septembre), il a été condamné à 1 500 euros d’amende par la cour d’appel de Montpellier pour diffamation. Georges Frêche s’était demandé publiquement en pleine crise des banlieues, à l’automne 2005, « si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 68, mettent le feu aux bagnoles ».

Du pape Jean-Paul II qualifié d’« abruti », aux footballeurs de l’équipe de France traités de « crétins qui ne savent pas chanter "La Marseillaise" », Georges Frêche est un multirécidiviste des dérapages verbaux qui reste incontrôlable. Florilège.

Le 14 novembre 2006 : « Dans cette équipe, il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s’il y en a autant c’est parce que les Blancs sont nuls », avait lancé l’ancien maire de Montpellier devant le conseil d’agglomération de Montpellier. C’est cet énième dérapage qui lui a valu d’être exclu du Parti socialiste en janvier 2007. Georges Frêche avait alors estimé que son exclusion du PS était « jouée d’avance (…). C’est un procès de l’Inquisition qui rappelle les pires moments du stalinisme. On offre ma tête au peuple en espérant gagner quelques voix dans les DOM ».

11 février 2006 : « Vous faites partie des harkis, qui ont vocation à être cocus toute leur vie... Vous n’avez rien du tout, vous êtes des sous-hommes... sans honneur ! » avait-il assené lors d’une cérémonie à la mémoire de Jacques Roseau, le leader pied-noir assassiné en 1993. Le 28 février, il est suspendu des instances dirigeantes du PS.

Novembre 2005 : « Rien à foutre des commentaires d’universitaires trous du cul. On les sifflera quand on les sollicitera », avait déclaré Georges Frêche à propos d’un projet de musée destiné aux Français d’Algérie.

Juin 2005 : « Jamais la Chine n’a envahi le Tibet. Ce sont les Tibétains qui ont envahi la Chine », explique cet ancien maoïste.

Avril 2005 : « J’espère qu’il sera meilleur que l’autre abruti », a déclaré le président de la région Languedoc-Roussillon à propos de l’élection de Benoît XVI, lors d’un conseil d’agglomération de Montpellier. « J’ai dit qu’il avait des positions d’abruti » sur le mariage des prêtres et l’usage des préservatifs.


Février 2005 : « Nicolas Sarkozy est un grand mamamouchi aux talons compensés. Il périra par sa Marie-Antoinette. »

Juin 2000 : lors de l’inauguration du tramway de Montpellier, après avoir lancé à propos d’une femme voilée : « Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n’a pas les oreillons », il avait poursuivi en notant « Ici, c’est le tunnel le plus long du monde : vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate ». Battu aux élections législatives en 2002, il explique : « La droite a été soutenue par les islamistes et les femmes voilées d’Al-Qaïda. »